Ryse : Son of Rome (PC)

Plus orienté vitrine technologique, dévoilant tout le savoir-faire de Crytek, Ryse : Son Of Rome est beau et très bien optimisé sur PC. Bien que certains puissent le trouver creux et répétitif, le jeu en est pourtant loin, avec une variété de mouvements et d’exécutions bien gores. Cela impose simplement de voir plus loin que le bout de son nez et de comprendre toute la mécanique de combat. Vous cherchez un concurrent à God Of War sur PC, foncez !

Ryse

Crytek dispose d’une histoire longue et riche sur PC. Après avoir développé le titre pour le lancement de la Xbox One, les voilà de retour sur PC avec le port du même jeu, Ryse : Son Of Rome. Crytek a toujours été connu pour faire des jeux à la fine pointe de la technologie, et sacrément amusant à jouer. Avec Ryse, Crytek s’échappe un peu de sa zone de confort, prodiguée par les FPS qu’on connaît tous, et a déménagé dans le genre beat-em-up. Toujours à la recherche de quelque chose de très ambitieux, Crytek fournit ici un titre qui a fait couler beaucoup d’encre, mais qui mérite tout de même qu’on s’y attarde. Ryse n’offre pas le même facteur technologique « wow » que les jeux précédents, mais il fournit des ballades imbibées de sang très divertissantes. Il n’a certes pas beaucoup à offrir en terme de profondeur ou de longueur, mais sa campagne bien rythmée est plus que suffisante pour donner une bonne note au titre. Pour ma part, j’ai été séduit ! Abordons un peu le jeu en profondeur…

Histoire et premiers ressentis

Ryse : Son Of Rome vous place dans la peau de Marius Titus, soldat de l’Empire romain. Sa famille a été massacrée sous ses yeux par les barbares, ce qui ne lui a pas beaucoup plus, forcément. Ivre de colère, assoiffé de vengeance, Marius embarque avec la légion pour la Britannia (l’actuelle Angleterre), histoire de faire la peau aux responsables de ces meurtres. Mais les apparences sont parfois trompeuses et les véritables criminels ne sont peut-être pas ceux qu’on croit….

Toute ressemblance avec le scénario du film Gladiator est évidemment fortuite. À partir de cette trame on ne peut plus convenue, Ryse bâtit un univers brutal et sanglant, où les affrontements sont légions. En fait, il n’y a même pratiquement que cela. Fort heureusement, le système de combat séduit d’emblée, et pour cause : il est décalqué sur la série des Batman Arkham (Asylum, City, Origins). Une touche pour attaquer, une autre pour contrer, une troisième pour désorienter l’adversaire, sans oublier une esquive, et hop le tour est joué ! Mais reconnaissons qu’à défaut d’innover, Ryse sait bien copier. Du coup, les sensations de combat sont vraiment bonnes, avec des affrontements intenses face à des adversaires nécessitant d’alterner entre attaques / contre / roulade / coup de bouclier. Cerise sur le gâteau, Ryse inclut un système de finish spectaculaire. Quand une tête-de-mort apparaît au-dessus d’un adversaire, vous pouvez effectuer un enchaînement de coups particulièrement gores (membres découpés, gorge tranchée, etc.), mis en valeur par un zoom de bon aloi. Durant cette phase, l’action est ralentie et le contour de l’ennemi s’illumine en jaune ou bleu pour vous indiquer sur quelle touche appuyer (bleu pour le clic gauche, jaune pour le droit). Une sorte de QTE déguisé, sans la sanction de l’échec. Si vous n’appuyez pas sur le bon bouton, vous marquez juste moins de points, mais la mise à mort se poursuit. Enfin Marius peut aussi entrer dans une rage folle : ce mode ralentit les adversaires et permet de les trucider sans le moindre effort, ou presque.

Ryse : Son Of Rome n’est pas un mauvais jeu, même si l’aventure est courte. Cependant, en tant que fan des œuvres passées de Crytek, il est difficile de se débarrasser de la déception ressentie, parce qu’il n’est pas aussi hallucinant et ambitieux que Far Cry et Crysis, jeux connus pour leurs visuels et d’immenses environnements, grands et ouverts. Ryse offre énormément dans le département graphique, mais avec des niveaux relativement restreints. Les niveaux sont étroitement linéaires, avec peu de chemins secondaires. De plus, dans un immense occasion manquée, les arènes de combat sont complètement dépourvus d’objets destructibles. Vous ne pouvez pas briser les fenêtres, murs, tables, étagères, ou chariots de nourriture. Ce mécanisme aurait rendu le jeu plus impressionnant, et aurait ajouté des possibilités de gameplay plus variées pour combattre l’ennemi.

Une histoire un peu clichée

On incarne donc le héros Marius, qui est à la fois un guerrier légendaire et un leader admiré. Lors des cinq ou six heures de la campagne, deux qualités seront utilisées fréquemment. La plupart du jeu est consacré au corps-à-corps contre de petits groupes d’ennemis. Pour la plupart des ennemis, un simple double combo bouclier-épée affaiblit suffisamment pour effectuer un mouvement d’exécution. Les exécutions sont horriblement brutales, on découpe les bras, ouvre les cous, tranche des têtes, ou encore empale les ennemis sur notre épée. La routine de mêlée et l’exécution sont le pain et le beurre du jeu. Ce n’est pas très profond et complexe, mais il y a assez de matière à ces mécaniques pour prodiguer un jeu de qualité.

Peu d’objets de collection à ramasser

Vous ne trouverez pas de power-ups qui traînent. Au lieu de cela, vous devez les gagner en effectuant des exécutions. Les primes d’exécution peuvent être appliquées sur la santé, l’expérience, les dommages, ou la perception (qui ralentit les mouvements des ennemis). Avec l’expérience, vous pouvez améliorer votre personnage et ajouter davantage d’exécutions à votre liste de coups. Ces mécanismes fournissent une certaine gestion de la ressource de base qui aide à donner de la profondeur au jeu. Cela apporte un peu de variété, mais on a déjà vu plus complet. L’écrasante majorité des ennemis du jeu sont caractérisés par de simples grognements ou représentés par des barbares avec des boucliers, qui ne se battent pas beaucoup plus différemment les uns des autres. La difficulté s’étoffe au fil de l’aventure, avec des boss ou le jeu vous oblige à effectuer plus de blocages et de parades et vous présente des ennemis lourds dont les attaques ne peuvent pas être bloquées. Cette variété est la bienvenue, mais le jeu aurait encore pu en utiliser encore plus.

Les sections de combat au corps-à-corps sont brisées par d’autres activités de courte durée, telles que les séquences de tir où vous êtes équipé d’un baliste pour pilonner les ennemis à la douzaine. Le jeu intègre aussi les formations de l’armée romaine, telle que la phalange. Vous formerez occasionnellement avec vos camarades le testudo, afin d’avancer et de contre-attaquer des archers assez voraces. Vous devrez le faire avec soin, en marchant lentement, puis en élevant vos boucliers à la dernière seconde pour garder vos gars en vie. Il y a environ une demi-douzaine de ces événements dans le jeu, qui constitue un clin d’œil parfait à la Rome antique.

Pour certains qui vont trouver le jeu basique et trop répétitif, Ryse ne va pas rester longtemps dans les mémoires, mais il n’en reste pas moins étonnamment divertissant. Le jeu est clairement inspiré par des films comme Gladiator et Rome, et il accorde un grand hommage à l’empire romain. Les références aux dieux et l’au-delà font de fréquentes apparitions. Marius et ses adversaires échangent beaucoup de dialogues testostéronés. L’histoire fait dispose d’un bon potentiel, mais certains éléments importants ont quand même été laissé sur le plancher. En conséquence, même si l’histoire a un sens, le meurtre qui définit les événements du jeu ne s’explique pas toujours très bien. Il est dommage que le script ne soit pas un peu plus profond, parce que le jeu tente véritablement de fournir une histoire de qualité.

Une bien belle vitrine technologique

Le test de ce jeu ne serait pas complet sans louanges pour ses visuels. Le rôle principal du jeu est clairement d’agir comme une vitrine technologique pour la prochaine génération de matériel, et il le fait parfaitement. Les uniformes des soldats romains sont lumineux, très détaillés et colorés. Les modèles de personnages sont beaux, les visages réalistes, et les animations portées à la vie avec une impressionnante bibliothèque motion-capture (ce jeu a l’animation la plus impressionnante que j’ai jamais vu). Les animations sont particulièrement impressionnantes quand il s’agit des exécutions. Sur un PC portable dernier cri comme le mien (voir mon test ici), le jeu est magnifique. Si vous avez un PC à la hauteur et si vous chercher l’éclatement de la rétine, vous ne pouvez pas rater Ryse : Son Of Rome.

Tout le jeu a reçu beaucoup d’attention. L’audio est une cacophonie de grognements, cliquetis de métal contre le métal, épées qui tranchent à travers la chair, flèches s’écrasant contre les boucliers, les commandes étant déroulées, avec conviction. Le doublage est de qualité, avec Marius et son acolyte Vitalion particulièrement bien dans leurs rôles stéréotypés. Tout cela contribue à former un grand jeu.

Conclusion

Ryse : Son Of Rome peut être critiqué pour ne pas offrir assez de variété, mais avec une étiquette de prix réduit sur Steam cette critique ne peut être accablante, compte-tenu des nombreux avantages du titre. Le jeu a le mérite d’accepter sa courte longueur au lieu d’essayer de tamponner lui-même avec beaucoup de copier-coller. Ryse est un jeu amusant depuis le début, et il se termine avec brio. Si vous êtes d’humeur à passer un week-end en appréciant l’ultra-violence graphique, Ryse : Son Of Rome devrait faire une belle addition à votre bibliothèque.